Les progrès des peintures modernes ont été très rapides ces dernières années avec notamment la venue sur le marché des peintures vinyliques puis acryliques (en phase aqueuse). Elles ont définitivement supplanté les peintures anciennes à base de colles animales, de caséine ou même de chaux couramment utilisées à l’intérieur et qui s’estompaient avec le temps créant des patines naturelles sur les murs. De même que les résines alkydes ont fait disparaître les anciennes peintures à l’huile qui souvent contenaient du plomb.
Ces nouveaux composants, tous issus de la pétrochimie, sont plus stables et vieillissent beaucoup moins vite (mais plus mal : les peintures d’aujourd’hui auront tendance à s’écailler avec le temps…). Les pigments ne virent plus selon le support et sous l’effet de la lumière ni ne jaunissent : ils ne sont plus extraits de la nature mais devenus eux aussi des produits de synthèse…
Comment réaliser une patine ?
Pour réaliser une patine réussie, je vous conseille cet ouvrages de référence.
Pourtant la nostalgie des murs d’autrefois s’est installée et les décorateurs utilisant les peintures modernes imitent de plus en plus l’effet produit par les peintures anciennes qui vieillissaient si bien. Car, paradoxalement, avec la qualité des peintures d’aujourd’hui il est devenu très simple d’imiter les patines d’autrefois…
Il existe sur le marché des produits prêts à l’emploi qui sont souvent constitués d’un fond à travailler plus ou moins texturé sur lequel on applique ensuite un glacis à l’huile ou à l’eau ou encore une cire teintée déjà toute préparée. Ces produit ont le désavantage d’être vendus à des prix beaucoup trop élevés et au moyen des conseils sur ce site (inspirés des recettes utilisés par les anciens, les décorateur et les décorateurs de théâtre).
Le glacis – origines
Le glacis est une technique de finition en peinture qui servait à l’origine à imiter certaines matières nobles comme le marbre ou les bois précieux… On considérait comme d’autant plus élégante une décoration dont l’exécution pouvait surpasser les matériaux utilisés grâce au savoir-faire d’artisans reconnus. A l’origine seul le glacis à l’huile était utilisé. Le mélange traditionnel de 1/3 d’huile de lin pour 2/3 de térébenthine est donc très ancien. Aujourd’hui on utilise au contraire les glacis pour vieillir une surface…les temps changent…
Le glacis aujourd’hui…
Le glacis a retrouvé la faveur du public. Il peut aujourd’hui être à base d’huile mais aussi, et c’est nouveau, à base d’acrylique ou même un mélange de cire acrylique. Il ne sert plus à imiter les matières nobles comme cela était courant à une certaine époque mais à estomper les peintures modernes devenues trop uniformes… En les appliquant avec une éponge, un chiffon on peut donner un aspect structuré sur la surface et amener des nuances de couleur. Si le glacis contient beaucoup de diluant c’est la couche de fond qui va créer le relief par un effet de transparence.
Les glacis donnent du relief et de la couleur sur un mur peint uniformément.
Si la surface sur laquelle on applique le glacis est légèrement irrégulière, le résultat donnera un aspect encore plus subtil. Osez les couleurs, surtout celles qui reproduisent les nuances utilisées autrefois et qui étaient toutes tirées de pigments de terre (disponibles dans un environnement proche) finement broyés (terre d’ombre et ombre brûlée, terre de sienne, d’ocre jaune et rouge ou terre verte…). La couleur ne doit cependant pas être trop soutenue et il est préférable de pratiquer un second passage sur le mur que de trop charger de pigment à la première exécution. Le glacis doit en effet rendre un effet de transparence…qui nuance le fond. On peut travailler avec plusieurs couleurs mais la technique est plus délicate et nécessite un certain savoir-faire pour réussir à bien les superposer. Pour un premier essai il est donc préférable de n’utiliser qu’une seule tonalité.